Aujourd’hui, j’avais rendez-vous pour un job sur Nancy. Mis à part l’aspect financier, le poste semble être très intéressant.
En sortant, j’étais donc plutôt content, mais le fait de repenser au bout de choux qui va arriver, j’ai douté. Le fait d’être au chômage et vu le peu d’offres intéressantes, je m’étais fait à l’idée que je ne travaillerais pas d’ici l’accouchement, et que je pourrais ainsi ne rien louper, et surtout emmener ma puce à la mat dès que nécessaire.
Donc si je retravaille, j’ai peur de louper des choses, même si le congé parental est disponible désormais pour les papas. J’ai aussi peur de mettre trop de temps pour rentrer à la maison et amener ensuite la maman à l’hôpital. Et aujourd’hui, je pense préférer être certain d’assister à l’accouchement plutôt que de retrouver un job, mais d’un autre côté….
Enfin, pour le moment, rien n’est fait, donc pas de stress pour rien, demain est un autre jour comme on dit.

PS : Encore un jour de gagné dans le ventre de maman, et officiellement, plus que 43 jours avant la naissance

16 janvier 2005

J’ai décidé de passer un marché avec Chloé pendant que sa maman dormait. Je vous livre ci-dessous les grandes lignes de notre conversation.

Papa

Mon ange, depuis le temps que tu nous entends de là où tu es, tu es pressée de venir nous montrer ton minois, et de pourvoir enfin mettre une tête sur ses deux extraterrestres qui font plein de bruit dehors.
Chloé
Deux coups de pieds (traduction pour ceux qui ne comprendraient pas le langage des crevettes : "Oui-Oui")
Papa
Attention, ne tapes pas trop fort, tu vas réveiller maman.
Chloé
Une légère vague délicate (traduction : "ouuupppsss !!!!")
Papa
Je comprends ton impatience, nous aussi on est pressé de te voir, mais il est important que tu restes encore un peu au chaud, car dehors, il fait froid, c’est encore l’hiver, et les bébés n’aiment pas le froid. (Je sais, c’est pas pour ça, mais elle est petite, je vais pas lui parler de prématuréz et de couveuses, elle comprendrait pas !)
Chloé
Elle lève sa main pour faire une petite bosse dans le ventre de sa mère, puis se retourne en faisant un peu la moue (traduction : "oui, mais j’ai envie de vous connaître et que vous puissiez me porter dans vos bras". Si si c’est en gros ce que ça veut dire)
Papa
Je te propose un marché : tu restes encore 15 petits jours bien au chaud, et en échange, je fais un beau dessin pour maman venant de toi. Tu as juste à me dire ce que je dois dessiner.
Chloé
Elle se retourne de nouveau et me donne des petits coups (enfin à maman!) (traduction : "d’accord, marché conclu"). Elle négocie déjà bien cette petite.

Donc voici le dessin qu’elle m’a demandé. Bon, moi je suis pas dessus, parce qu’elle sait pas trop à quoi je ressemble. Elle arrive mieux à imaginer sa maman.

(Cliquez pour zoomer)

Je pense que chaque matin en me levant, je vais désormais me dire « encore un jour ! » pour me dire qu’un jour de plus est passé pour Chloé dans le ventre de sa mère, et aussi pour me dire « Allez tiens encore 1 jour de plus »
Aujourd’hui, nous avons de la visite, la sœur de ma puce et son homme. Ils nous apportent des vêtements, pour la petite. Bon, on a bien rigolé, car ils ont été achetés au Luxembourg, et à priori, les bébés luxembourgeois sont bien plus grands que les bébés français. Mais c’est pas grave, elle pourra les porter un peu plus tard.
Ca nous a fait du bien d’avoir de la visite, ça remonte le moral de cette fin de semaine.

Après une nuit moyenne, j’arrive à avoir des nouvelles de ma puce, qui n’en a pas passé une meilleure à la mat. Elle peut déjà rentrer, le monitoring n’a rien montré d’anormal, le cœur de bébé bat correctement. Donc il n’y a plus qu’à attendre. Désormais, pour nous chaque jour sera un peu une victoire. On espère qu’elle ne pointera pas le bout de son nez avant 15 bons jours, histoire de rester encore un peu au chaud.
Je me rends donc à la mat pour ramener la maman à la maison. Le moral n’est pas au beau fixe (normal !), mais il remontera au courant de la journée.
Ce qui nous fait le plus peur, c’est qu’elle arrive maintenant et d’être obligés de la mettre sous couveuse ou sous respirateur. Et je crois que l’on a aussi cette drôle d’impression de ne pas être prêts. Il nous manque des vêtements, il reste des choses à fignoler pour la chambre… C’est fou comme une date (celle de la naissance présumée) peut, en quelques sortes, nous conditionner.
Mais si elle arrive plus tôt, elle sera la plus aimée du monde. Je crois surtout que ça va nous faire tout drôle d’avoir la responsabilité d’un petit bout de chou comme ça.

De savoir ma puce seule à la maternité et de me retrouver seul à la maison, j'ai un peu le bourdon, alors pour penser à elles deux, j'ai eu envie de faire une nouvelle photo. (cliquez dessus pour zoomer)

Romain Mourer 2006

C’est vendredi 13, et celui là ne nous porte pas chance. Ma puce a rendez-vous chez la sage-femme cette après-midi pour une visite. Et ce matin, elle me disait qu’elle avait une appréhension, car cette nuit, les contractions lui ont fait mal.
16h, elle m’appelle en larme pour me dire que son col a bougé, et qu’ils la gardent en observation 48 h.
Je me dépêche de lui préparer une valise dans une panique la plus totale et je file à la maternité.
Elle va un peu mieux, même si les larmes ne cessent de monter aux yeux. A priori, ils ne lui donneront rien pour arrêter les contractions. Pour eux, la petite est formée et même si elle arrive maintenant, ce n’est pas grave. Mais pour nous, c’est un peu le monde qui s’écroule autour de nous, car arriver 1,5 mois avant, ça nous parait énorme. On a pas envie de voir notre petit bouchon en couveuse dés la naissance.
La maman devrait rentrer demain ou dimanche pour rester allongée tout le temps, en espérant que la petite reste encore au moins 2 bonnes semaines, histoire de nous rassurer.
Donc ce soir, je rentre et je me retrouve seul dans la maison qui me semble bien vide et bien triste d’un seul coup. Avec le chômage, nous sommes tous les deux (presque les trois) ensemble depuis plus de 6 mois.
Il n’y a que le chat, pour me tenir compagnie, et elle, quand je rentre, c’est juste son assiette qui l’intéresse. Mais elle n’est pas contre un câlin pour me relaxer.
J’aime pas le vendredi 13.

Aujourd’hui, c’est le commencement des soldes. Maman n’a pas trop de contractions, nous décidons d’aller au magasin entre 12h et 14h pour éviter au maximum la foule.
Moi, je trouve rarement des choses aux soldes, sauf aujourd’hui où j’ai trouvé pas mal de vêtements. Le fait que l’on soit tous les deux au chômage fait que la facture est difficile à digérer, mais bon, c’est pas tous les jours.
Ma puce elle, n’a pas pu acheter de vêtements cette année. Et oui, comme elle porte la petite, elle ne peut pas essayer les vêtements, et elle ne sait pas combien de temps il lui faudra pour retrouver sa taille. Elle a juste acheté des pyjamas pour le jour où elle sera à la mat, histoire de ne pas faire peur aux infirmières et à notre petit bout avec ses vieux pyjamas. Alors aux prochaines soldes, je vais essayer de la gâter.
On a quand même trouvé quelques trucs pour Chloé, des chaussures super petites et super mignonnes, des vêtements, un sac à langer et des babyphones à 50 % (ça c’est cool, car c’est pas donné)
Ce soir, elle est venue me montrer ce que donnait un de ses pyjamas, et je n’ai regardé qu’une chose, c’est son beau petit bidon bien rond et bien dur. Ce pyjama, même si le haut laissait dépasser le ventre, lui allait super bien.

PS : La puce nous montre de plus en plus ses coups de pieds qu’elle donne délicatement à sa mère. Les coups sont de plus en plus forts tout en étant plus longs. Elle pousse vraiment avec ses mains et ses pieds. Ce sont moins des coups furtifs.

De nouvelle photo d'une des peluches de Chloé

Ma puce ne va pas très bien aujourd’hui, la nuit n’a pas été bonne. Les contractions ont été nombreuses et douloureuses.
Son moral n’est donc pas au beau fixe. Parfois, j’aimerais pouvoir prendre notre petit bout et la porter quelques jours. Pourquoi on ne peut pas faire ça ?
Malgré tous mes efforts pour l’aider, je reste avec cette impression d’avoir la « belle vie » à côté d’elle, j’aimerais pouvoir en faire encore plus.
Je me dis que j’ai de la chance d’être au chômage, ça me permet d’être là toute la journée.
Chose toute nouvelle pour moi aujourd’hui, comme ma puce n’a pas l’autorisation de repasser, c’est moi qui ai repassé les vêtements de la petite. Je ne vous cache pas que des larmes de bonheur sont montées. Ca a été vraiment étrange pour moi de repasser ces vêtements de poupée. A chaque vêtement, je me disais « elle sera super belle dans cette petite robe d’été… »
Même si ce n’était pas grand chose, ça m’a donné l’impression de me rapprocher un peu d’elle.