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Journal d'un jeune papa
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17 février 2006

17 Février 2006 : LE GRAND JOUR

Ce matin, réveil à 6h par la maman. Pour moi c’est tout de suite la supère catastrophe « quoi, la maison c’est envolée », « on est entré en guerre … » ??? Et elle, toute calme, « j’ai perdu les eaux ! »
Et là, c’est Ouah la vache !!! (bein, oui, on était parti pour qu’elle reste jusqu’au bout, elle avait l’air de s’y plaire dans le ventre de sa maman la petite).
La maman a déjà appelé la mat, qui lui à dit que l’on pouvait se préparer tranquillement avant de partir, et qu’il ne fallait pas paniquer.
Ma puce va donc prendre tranquillement sa douche, pendant que je me remets de mes émotions (j’ai horreur de me faire réveiller comme ça en sursaut).
Ensuite, c’est mon tour pour une petite douche dans la salle de bain glacée (ça réveille au moins) avant d’aller prendre notre petit déj.
L’ambiance est étrange, ma puce est à la fois stressée (elle en tremble) et à la fois super zen.
Pour moi, c’est plutôt le mode déconectage de cerveau (pour preuve, un peu plus tard dans la voiture, nous parlons des caractères des signes astrologiques, et quand elle me dit « c’est aussi une question d’ … éducation », elle a cherché un peu le terme et moi de finir la phrase par « élevage » !!!! Oui, c’est une question d’élevage, il est gentil le gars).
Je semble faire les choses par automatisme ce matin, sans trop penser à ce qui va réellement se passer aujourd’hui, sans penser que je vais être papa pour de vrai.
Sinon, j’vous ai pas dit, mais avant de venir me réveiller, pour vous dire qu’elle était cool !, la maman est montée poser un post sur le forum « Ma Grossesse » pour dire aux autres mamans que c’était pour aujourd’hui. Ah ce forum, j’en aurai entendu parlé pendant ces 9 mois !!!
Après le petit déj, dernier préparatif avant le grand départ. En sortant de la maison, j’ai l’impression de fermer la porte sur un ancien monde, comme si je n’y reviendrai pas, je crois surtout que bientôt la maison sera animée d’une autre manière, que nous serons trois, une vraie famille quoi.
Donc départ pour la mat, il doit-être aux alentours de 7h10. Le voyage va me paraître super rapide, alors que j’aurais aimé qu’il ne finisse pas. Le jour pointe à peine le bout de son nez, l’ambiance qui règne dans la voiture est détendue, paisible, il règne une atmosphère de bonheur. Et j’aurais aimé que ce moment dure toute la journée.
7h30 : arrivée à la mat, la maman n’a pas encore eu de contraction depuis ce matin.
L’examen nous dit qu’elle est ouverte à 2 doigts, donc qu’il va falloir patienter un peu. Après une petite heure de monitoring, nous pouvons aller nous balader dans la mat. C’est là que ça commence, les contractions arrivent, fortes et rapprochées. Après pratiquement ¾ d’heure de marche, retour à la chambre de pré-travail, où l’on va attendre ¾ d’heure que la sage-femme pointe le bout de son nez. La maman souffre, les contractions sont très douloureuses. Elle arrive quand même à bien souffler et à remuer son bassin en même temps pour faire descendre la petite.
Pendant ces longs moments, qui en fait, en regardant l’heure on l’air de filer à la vitesse de la lumière, je ne me serais jamais senti aussi inutile ni aussi bête de toute ma vie. Jamais je n’aurais été aussi envieux de prendre sa place ne serait-ce que quelques instants pour la soulager. A part lui dire bêtement « ne panique pas, souffles bien », il n’y a rien d’autre que je puisse faire.
En tout cas, je me rappellerais toujours de ces moments là, où même avec ces douleurs, la maman était magnifique. Je ne cessais de regarder son ventre bien rond, son visage, elle resplendissait, c’était vraiment magnifique pour moi.
Il doit être 11h00, nous passons en chambre d’accouchement pour attendre la péridurale, qui va mettre un certain temps à arriver. Et pour la maman, ces moments là devaient être une éternité.
Ca y est, elle est posée, c’est enfin le soulagement de ne plus sentir les contactions.
Il est 12h30, elle à faim, mais ne peux rien manger, mais elle me pousse pour que moi j’y aille.
Je me rends donc au resto rapide d’un certain Donald, où la queue me semble interminablement longue. Si la caissière continue comme ça, je crois bien qu’elle aille reculer ; pourquoi j’ai pris cette maudite file ?
Je mange le plus vite possible mon menu mega-giga-best of plus, pour remonter à la mat. La maman semble détendue, je me demande s’il n’y mette pas quelques substances illicites dans cette péridurale ?
A 13h30, la sage-femme vient faire un petit examen, elle est ouverte à 9 !!! Quoi à 9, c’est passé de 2 à 9 alors qu’on a l’impression de ne pas avoir vu le temps passer.
Il va falloir arrêter les injections pour que la maman puisse pousser pendant les contractions.
Il est environ 14h45, tout le service semble arriver dans la chambre, c’est parti.
C’est encore à la maman de travailler ? ET MOI, quand est-ce que je peux servir à quelque chose ?
Voilà une contraction, il faut pousser très fort, j’ai encore ce mot « POUSSER » dans la tête tellement la sage-femme le criait fort (normal, c’est pour motiver). Ma puce s’en est super bien sorti. Et là, de là où j’étais, j’aperçois des cheveux, une petite tête, ça y est, je pleure déjà en disant à la maman « y’a sa tête ! ». Encore quelques petites poussées, et ils mettent notre ange sur le ventre de la maman, qui se mets à pleurer tellement l’émotion est forte. Et moi  comme un con, j’essaye de me retenir, ouais la honte de pleurer devant tout le monde, mais ça vient quand même. On peut l’embrasser, toucher ses petites mimines, elle est superbe. Je félicite et embrasse la maman, qui est hypnotisée par ce qu’elle vient de faire, donner la vie.
Toutes nos peurs s’évaporent en un instant.
Jamais je n’ai vécu un moment aussi fort et aussi émouvant. J’en ai les larmes aux yeux rien que de l ‘écrire. C’est absolument magnifique.
C’est à moi de jouer maintenant, il faut couper le cordon, certes, ce n’est pas grand chose, mais pour moi se sera un moment fort.
La petite passera un long moment sur la maman, et nous un long moment à l’admirer.
Ils vont ensuite la prendre pour faire quelques tests sur elle et pour la peser. Elle pèse 3,250 kg (et pourtant elle à 15 jours d’avance) pour 49,5 cm, c’est donc un beau bébé.
Ensuite retour sur la maman pour se remettre de toutes ses émotions. Il est tant pour moi d’aller prévenir la famille de l’heureuse nouvelle.
Quand je reviendrais à la chambre, la puce sera en train de se faire nettoyer et habiller. C’est super beau un bébé en pyjama avec le bonnet et tout et tout.
L’élève sage-femme me la confie, ça y est, je porte pour la première fois notre bébé, c’est léger et si fragile que j’ai un peu peur de la prendre. Mais en fait, c’est assez naturel, et la position à lui donner vient tout de suite. Je vais m’asseoir, et elle va partir pour un long dodo dans mes bras jusqu’à 18h30 environs. Pendant ce temps, je ne crois pas avoir décollé les yeux de son minois, et c’est aussi l’occasion pour la maman de manger enfin un morceau depuis ce matin 7h.
Nous remontons ensuite dans la chambre, où maman et bébé vont passer quelques jours.
Je garde encore la puce dans mes bras le temps de la maman prenne son dîner, et il est temps pour moi de les laisser, il est déjà 20h.
Ce départ est pour moi comme un déchirement. Si seulement il y avait 2 lits dans la chambre, j’ai tellement envi de rester avec elles. Mais il faut être fort, je les reverrais demain.
Je rentre donc à la maison tout seul ce soir, ça va sans dire que dès le départ de la mat, malgré ma joie, le bourdon s’installe quand même. De les savoir toutes les deux à la mat, ça fait drôle.
En rentant, je passe quelques coups de téléphone, mange sur le pouce, puis, je monte envoyer des photos de notre puce à la famille pour les faire patienter un peu. Et après je vais rédiger ce récit avant de me mettre devant un bon film pour me changer les idées.
Voilà, la journée est terminée, ce sera sans nul doute la plus belle journée de ma vie, et je souhaite à tous de vivre ça. Et sans vouloir parler pour la maman, cet accouchement restera vraiment un bon souvenir. Il a dissipé toutes les peurs que l’on pouvait avoir
La nuit sera courte, et le sommeil ne viendra pas et ne restera pas. VIVEMENT demain.

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Commentaires
C
J'ai été intrigué par ton blog. Qu'est ce qu'un papa peut bien ressentir? J'ai commencé à la 1ere page. Ta description de l'accouchement, vos sentiments etc...m'ont fait pleurer.<br /> Je suis également passée par là mais malheureusement dans la peine et la douleur. Tout le contraire de ce que vous avez vécu.<br /> J'aurais tellement aimer vivre la même chose que vous...
M
Merci pour cette très belle description. Un peu comme chaque parent qui passe par ici, je me retrouve dans tes mots, et ça fait du bien :-)<br /> Que votre nouvelle vie à trois soit un feu d'artifice de joies et de bonheurs. Belle continuation à vous.
L
C'est malin, je suis en larmes... MAgnifique... Et je voulais aussi te féliciter pour les photos qui sont vraiment très belles....<br /> Bonne continuation à votre petite famille et plein de bonheur...<br /> LN une maman "magrossesse"
P
Salut ch'ti père ! Félicitations ! A toi, à ta douce, et à m'zelle Chloé, si je n'm'abuse.<br /> Elle et Lui (nous, donc) avons lu ta prose avec attention, et retrouvé pas mal d'émotions que nous avons traversé un certain 09/09 dernier à l'occasion de sa sortie du tunnel pour Monsieur Calixte.<br /> Bises et encore bravo<br /> Popach
G
Felicitation a tous et surtout à la maman!<br /> comment s'appelle cette petite puce???
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